Près de 19 000 hippocampes saisis à l’aéroport de Roissy !

10 Fév

Dix-neuf mille (19,000) hippocampes, une espèce protégée par la convention de Washington sur les espèces menacées de disparition, ont été saisis jeudi 5 février 2015 à l’aéroport de Roissy, ont annoncé les douanes lundi.

Les animaux, transportés à l’état déshydraté, ont été découverts dans un envoi commercial en provenance de Madagascar et à destination de Hongkong, a précisé la direction des douanes à l’AFP. Leur valeur est estimée à près de 200 000 euros.

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Les hippocampes sont une espèce protégée par la convention de Washington sur les espèces menacées de disparition.

VERTUS APHRODISIAQUES
Les hippocampes sont protégés du fait de la destruction de leur habitat et de prélèvements importants sur l’espèce. Ils sont notamment utilisés dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, qui leur prête des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques, ou vendus aux touristes.

Le 15 janvier, les services douaniers chargés du contrôle des voyageurs avaient déjà intercepté 112 hippocampes morts dans les bagages d’un couple arrivant de Shanghaï. D’après les déclarations des douaniers, les animaux devaient être utilisés pour réaliser des bouillons pour bébé.

La saisie de jeudi est la plus importante de ce genre, à Roissy, depuis 2005, précisent les douanes. A l’époque, 35 000 hippocampes avaient été découverts, pour un poids de 118 kg. Les animaux étaient répartis dans des sacs plastiques provenant de Conakry (en Guinée) et à destination de la province du Fujian, en Chine.
Le Monde.fr avec AFP | 09.02.2015

Pourquoi les hippocampes font l’objet d’un trafic
Les douaniers ont saisi, jeudi dernier, près de 19 000 hippocampes déshydratés en provenance de Madagascar. Ces animaux font partie des espèces menacées mais malheureusement pour eux, ils sont très prisés dans la pharmacopée chinoise, notamment pour leurs prétendues vertus aphrodisiaques…

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© Douanes françaises Les animaux faisaient l’objet d’un envoi commercial depuis Madagascar et devaient repartir pour Hong-Kong

Les soit-disant vertus aphrodisiaques des os de tigres et cornes de rhinocéros sont bien connues. Elles ont mené ces deux espèces à une quasi extinction.
Moins connu : les hippocampes sont eux aussi sensés apporter de la vigueur au désirs déclinants, mais pas seulement. Et c’est ce qui cause leur perte.

Ces animaux mignons sont utilisés en « tisane » pour guérir de nombreux maux dont l’incontinence, la sénilité, pour stimuler la circulation sanguine, mais aussi donc, la virilité. 20 à 30 millions d’hippocampes sont pêchés chaque année et se vendent jusqu’à 1 000 euros le kilo. La Chine a interdit la pêche de l’animal dans ses eaux, mais elle continue de se fournir sur les marchés indien et philippin.

La pêche est d’autant plus dévastatrice pour les hippocampes que certaines espèces sont strictement monogames. La disparition d’un membre du couple éteint totalement l’instinct de reproduction de l’autre. Selon un article publié dans Libération, « la réponse est probablement dans l’élevage : s’il survit mal dans les réservoirs d’aquariophiles, certaines espèces d’hippocampe sont élevées avec succès dans quelques fermes aquacoles, notamment en Australie et à Hawaï. »
Réunion 1ère | 10/02/2015