Le Japon vient de massacrer 333 baleines dans l’océan austral, en toute illégalité

20 Août

Le Japon vient de massacrer 333 baleines dans l’océan austral, en toute illégalité

Les baleiniers japonais ont de nouveau ignoré le droit international en massacrant plus de 330 baleines en Antarctique, toujours officiellement à des fins scientifiques. A terme, plus de 4 000 baleines devraient être chassées dans leur sanctuaire austral.

Début décembre 2015, la flotte de chasse à la baleine du Japon a pris le large direction l’océan austral pour chasser des centaines de baleines, en infraction avec le droit international et au mépris de l’opinion publique mondiale. Le 24 mars 2016, la flotte est rentrée au port de Shimonoseki, à l’ouest du Japon, avec un bien triste bilan : au moins 333 petits rorquals ont été harponnés. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’un nouveau programme adopté en novembre 2014, baptisé NEWREP-A, qui prévoit de chasser 4 000 baleines lors des 12 années à venir dans une zone de chasse élargie en Antarctique.

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Le baleinier japonais Kyo Maru 1 achève à coup de fusils une baleine de minke harponnée mais encore vivante, le 5 janvier 2006© Jeremy Sutton-Hibbert / Greenpeace – Tous droits réservés
Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/4455-Japon-chasse-illegal-baleines

Selon l’Institut pour la recherche sur les cétacés (ICR), l’organisme à l’origine du programme baleinier du gouvernement japonais, 333 baleines de minke (Balaenoptera bonaerensis), dont des femelles enceintes, ont été harponnées en Antarctique depuis décembre 2015. Les cétacés ont été chassés dans le sanctuaire baleinier de l’océan Austral, dans le sanctuaire baleinier australien et dans la mer de Ross.

C’est la première fois que les baleiniers japonais sont retournés dans l’océan Austral pour chasser des baleines depuis que la Cour Internationale de Justice (CIJ) a jugé leur programme de chasse illégal en 2014.

Le Japon ignore le droit international
« En dépit de la décision rendue par la Cour internationale de justice (CIJ) en mars 2014, qui déclarait que la chasse prétendument scientifique pratiquée en Antarctique était illégale et ne servait pas les intérêts de la science, le Japon a ignoré les exhortations à laisser ses harpons au port et à effectuer des recherches non létales sur les cétacés. Il a également fait fi de la prise de position officielle de 33 pays, dont les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et des membres de l’Union européenne, qui se sont récemment unis dans leur opposition au massacre des baleines perpétré par le Japon en Antarctique. » précise le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

Le capitaine Alex Cornelissen, directeur général de Sea Shepherd Global, a déclaré : « A peine un an et demi après que la CIJ a déclaré le programme baleinier japonais illégal et quelques mois après que la Cour Fédérale australienne a condamné les baleiniers à 1 million de dollars d’amende pour chasse illégale dans le sanctuaire baleinier australien, le gouvernement japonais a approuvé un nouveau massacre de baleines de Minke, pourtant protégées, dans l’océan Austral. Cet acte sans scrupules viole de manière flagrante la loi et la diplomatie internationales et crée un dangereux précédent pour les pays qui respectent la loi. »

Dans le même temps, Sea Shepherd Australie accuse les gouvernements australiens et néo-zélandais de complicité : « La majorité des Australiens voulait que le gouvernement australien envoie un navire pour s’opposer au massacre. Il ne l’a pas fait. Sea Shepherd a demandé au gouvernement australien de lui transmettre la localisation des baleiniers. Ils ont refusé. Ces gouvernements, responsables de la protection de ces magnifiques créatures, ont préféré rester passifs, sachant pourtant que des crimes fédéraux et internationaux étaient perpétrés. Cette inaction des autorités suite au jugement rendu par la CIJ est une honte », s’indigne Jeff Hansen, directeur général de Sea Shepherd Australie.

Pourquoi le Japon continue de chasser les baleines ?
Officiellement, cette chasse est menée sous couvert de recherche scientifique. Si les baleines tuées sont effectivement autopsiées, rien ne justifie cette barbarie. Dans les faits, le Japon utilise cet argument fallacieux pour contourner le moratoire mondial sur la chasse à la baleine commerciale. « Mais, si la viande de baleine se retrouve bien sur les étals des supermarchés et dans certains restaurants, le massacre de ces animaux durant toutes ces années n’a aucunement fait avancer la science. » déclare IFAW.

Soulignons enfin que le programme de chasse à la baleine du Japon bénéficie de fonds publics. En février 2013, IFAW a publié un rapport intitulé The Economics of Japanese Whaling (Analyse économique de la chasse à la baleine japonaise) démontrant que l’industrie de la chasse à la baleine au Japon est maintenue à flot par l’argent du contribuable. Les subventions annuelles octroyées à cette activité s’élèvent en moyenne à 782 millions de yens (6,15 millions d’euros).

Notes
Fondé en 1969, IFAW sauve les animaux en détresse tout autour du globe. Grâce à des projets dans plus de 40 pays, IFAW vient en aide à tout animal le nécessitant, œuvre pour prévenir la cruauté envers les animaux et plaide pour la protection des animaux sauvages et de leurs habitats.

Fondée en 1977, Sea Shepherd est une organisation internationale à but non lucratif de protection de la vie marine. Sa mission est de mettre fin à la destruction des habitats naturels et au massacre des espèces marines qui peuplent les océans du monde entier, afin de protéger et préserver les espèces et les écosystèmes.

Le 8 Avril 2016 – notre-planete.info