Un requin-lézard pêché en Australie

30 Jan

Ce requin des grandes profondeurs, à l’aspect inhabituel, a été capturé par un pêcheur au sud-est des côtes australiennes.

Frilled shark at The Awashima Marine Park in Shizuoka, Japan - Jan 2007
Ici, une femelle requin-lézard capturée au Japon en 2007. © Rex Features/REX/SIPA

MÉCONNU. C’est à environ 700 mètres de profondeur qu’un requin-lézard (Chlamydoselachus anguineus) d’approximativement deux mètres a été pêché au large des côtes australiennes. Cette espèce de squale est assez souvent victime de prises accidentelles de la part des pêcheries commerciales. Ce qui a conduit l’Union internationale pour la conservation de la nature à le classer comme « quasi-menacé », en raison de son faible taux de reproduction. Ce requin a pour habitude de vivre à proximité des fonds marins entre 500 et 1000 mètres de profondeur dans les eaux froides et tempérées des océans Pacifique et Atlantique. Il n’est pas rare mais difficile à observer et relativement méconnu en raison de son milieu de vie. En 2007, une femelle a été capturée au Japon alors qu’elle nageait à faible profondeur. Pour cette raison, les experts ont supposé qu’elle était malade. La femelle a été filmée après avoir été placée dans un aquarium où elle est morte quelques heures après sa capture.

L’aspect original de cette espèce, mi-anguille, mi-requin peut paraître effrayant mais Chlamydoselachus anguineus n’est pas considéré comme dangereux pour les humains. D’après les relevés effectués dans les estomacs de spécimens morts, le requin-lézard se nourrit de céphalopodes, de poissons osseux et de petits requins. Ses mâchoires, très extensibles, comprennent 300 dents réparties sur 26 rangées, et permettent une large ouverture de la bouche afin d’attraper des proies d’assez grande taille. De plus, ses dents acérées et recourbées empêchent ses victimes de s’échapper. Cette espèce présente un léger dimorphisme sexuel, le mâle atteignant les 1.50 mètres et les femelles les 2 mètres. Le requin-lézard a six paires de fentes branchiales, ce qui a donné naissance à l’appellation de requin à collerettes.

Chlamydoselachus anguineus est une espèce panchronique (c’est-à-dire qu’elle présente des ressemblances morphologiques avec des espèces éteintes, identifiées sous la forme de fossiles). L’exemple le plus connu est le cœlacanthe, dont les spécimens actuels diffèrent des fossiles. En somme, les cœlacanthes « modernes » se sont sont adaptés à leur environnement. Pour cette raison, l’expression de « fossile vivant » est impropre, car une ressemblance n’implique pas une absence de différences génétiques ou morphologiques.

Le requin-lézard n’est pas considéré comme dangereux pour l’homme.

Par Ronan Dayon – Sciences et Avenir