Un énorme cimetière de baleines découvert au Chili

8 Déc

Un énorme cimetière de baleines découvert au Chili

Plus de 300 baleines ont été retrouvées mortes dans un fjord isolé de la Patagonie chilienne, à l’extrême sud du pays. Il pourrait s’agir du plus grand échouage de cétacés jamais constaté.
une-baleine-echouee-photo-d-illustration-afp-1449010041
Après la découverte en avril d’une vingtaine de baleines d’une espèce protégée retrouvées mortes en Patagonie chilienne, à quelques 2 000 km au sud de la capitale Santiago, des chercheurs avaient lancé une nouvelle expédition dans la région.

Cette fois, c’est plus de 300 baleines qu’ils ont découvert dans un fjord isolé. «C’était une vision apocalyptique. Je n’avais rien vu de semblable», a déclaré Vreni Häussermann, la directrice du centre scientifique Huinay, qui a participé à l’expédition.

La vingtaine de baleines découvertes en avril appartenaient à l’espèce protégée «Sei», autrefois très prisée par la pêche et qui peut mesurer jusqu’à 16 mètres de long et peser 30 tonnes. Mais lors d’un vol de reconnaissance réalisé en juin les scientifiques ont pu observer un nombre bien plus élevé de cétacés morts. «Nous avons pu compter 337 baleines mortes, en incluant les cadavres et les squelettes», a détaillé Vreni Häussermann. Outre le survol, des photos aériennes et satellites ont été utilisées pour parvenir à ce total. « Il y a encore de nombreuses zones que nous n’avons pas pu atteindre, il est donc probable qu’il y ait davantage de baleines mortes», a ajouté le scientifique.

Une prolifération d’algues ou un virus?
Les causes de ce phénomène d’échouage massif, qui pourrait être l’un des plus importants jamais enregistré par des scientifiques, seront expliquées prochainement dans la revue National Geographic, qui a financé le survol. Les scientifiques à l’origine de la découverte avaient souligné qu’aucune des baleines ne portait de traces de blessures, privilégiant la piste d’un excès d’algues ou d’un virus. L’endroit où ont été trouvées les baleines est un fjord très difficilement accessible.

Par ailleurs, une enquête des autorité chilienne après la découverte du mois d’avril avait écarté toute intervention humaine dans la mort des cétacés.
Cette trouvaille scientifique intervient alors que se tient en ce moment à Paris la COP21, la conférence mondiale sur le climat qui doit traiter notamment de l’importance des océans dans cette problématique. Elle coïncide également avec l’annonce par le Japon de la reprise de la chasse à la baleine en Antarctique – une activité contraire au moratoire international de 1986 prohibant la chasse à la baleine, mais dont Tokyo exploite une faille en prétendant faire des prélèvements à des fins scientifiques.
Le Dauphiné Liberé – 01/12/2015