Plongée. Phypode n’a pas bullé !

8 Jan

Un point final a été mis, le 31 décembre, aux quatre ans d’expérimentations du projet européen Phypode, sur la plongée sous-marine, piloté par un universitaire brestois. Un livre vient de sortir. La plongée sous-marine a de plus en plus d’adeptes, mais les effets de la pression de l’eau sur l’organisme sont encore loin d’être tous compris. La respiration d’air sous pression fait s’accumuler les bulles d’azote dans différentes parties du corps. Ces bulles peuvent causer des accidents de décompression. Un réseau mondial À Brest, depuis quatre ans, François Guerrero, du laboratoire Orphy de l’UBO, a piloté un projet scientifique européen baptisé Phypode, dont les expérimentations viennent juste de se terminer. Le projet, financé à hauteur de 3,40 M€ par l’Europe, a associé des partenaires en Belgique, Pologne, Suède, Croatie, Afrique du Sud, Égypte et Italie. « Très vite, on est passé de six à neuf partenaires, et autour du noyau Phypode s’est tissé un réseau supplémentaire. À Brest, nous avions recruté trois thésards et un post-doctorant qui venaient de Belgique, de Chine et d’Australie. Ils sont repartis fin décembre vers d’autres centres, en France ou à l’étranger, mais la recherche va se poursuivre ici. Nous avons un thésard qui est arrivé en octobre pour trois ans ; il sera encadré par moi et Peter Buzzacott, qui a passé deux ans ici pour Phypode et qui vient d’être recruté aux USA par Dan (Divers Alert Network, un organisme qui assure les plongeurs et fait de la recherche, NDLR) ». Un livre, en anglais, vient de sortir : « The science of diving », édité chez Lambert Academic. Les droits d’auteur sont reversés à la Société européenne de médecine hyperbare et de la plongée (EUBS), afin d’aider la recherche. Pas moins de 34 auteurs ont collaboré au livre, en majorité de Phypode. Courir avant de plonger « Il faut informer les plongeurs, qui sauront alors mieux se comporter. Ils comprendront pourquoi il est mauvais de faire de l’exercice après une plongée. En revanche, il est excellent de faire du sport jusqu’à deux heures avant la plongée, et plutôt un sport d’impact comme la course à pied ». « Tous les individus ne sont pas égaux, certains ont des communications dans les poumons qui laissent passer plus facilement des bulles dans la circulation artérielle ». Les femmes sont plus touchées : elles représentent 25 % des plongeurs, mais 36 % des accidents de décompression. « Un Phypode 2 permettrait d’aller plus vite, on est à un tournant, on va vers une nouvelle façon de gérer la plongée. Il nous reste deux mois pour rendre le rapport final, analyser les résultats et les publier, ensuite on présentera sûrement un nouveau dossier ».

© Le Télégramme / Catherine Le Guen