Pascal Bernabé vise un nouveau record

7 Déc

Pascal Bernabé vise un nouveau record

Huit Finistériens ont eu la chance depuis la semaine dernière de suivre un stage de plongée Trimix (aux mélanges gazeux) sous la direction du Marseillais Pascal Bernabé, organisé par le club de plongée brestois Eau Libre. Pascal Bernabé détenait depuis juillet 2005 le record de profondeur en plongée bouteille, avec une plongée à 330 mètres en Corse. Ce record lui a été ravi par un Égyptien il y a un an pour deux petits mètres de plus. « Un mois après, malgré tout ce que j’avais pu dire auparavant, j’ai décidé de retenter le record.
pascalbernabe
« Ne dis jamais fontaine… », le dicton colle parfaitement à Pascal Bernabé. Ce Marseillais de 50 ans, spécialiste de la spéléologie sous-marine et des plongées en grande profondeur, nous avait confié, il y a deux ans, qu’il n’envisageait pas de s’engager dans un nouveau record. (Le Télégramme du 14 août 2013). Il était alors venu à Brest pour y boucler sa formation de moniteur de plongée MF1. Mais en septembre 2014, un plongeur militaire égyptien, Ahmed Gabr, a battu son record de… deux mètres.

Le Trimix évite l’ivresse
« J’ai toujours pensé que ça n’allait rien me faire et sur le coup je n’ai pas trop réagi. Mais un mois plus tard j’avais décidé de tenter un nouveau record », dit Pascal Bernabé, revenu à Brest jeudi dernier. Cette fois, il encadre deux stages de plongée Trimix, à l’initiative du centre de plongée Eau Libre. Au lieu de respirer de l’air comprimé, à 21 % d’oxygène et 79 % d’azote, les plongeurs Trimix respirent un mélange de trois gaz, dont une bonne part d’hélium. Réduire la part de l’azote permet d’éviter la narcose. Et au-delà de 60 m il faut réduire la part de l’oxygène qui devient toxique. La pratique du Trimix reste encore confidentielle et peu de stages de ce type sont organisés, notamment en raison du coût de l’hélium. « Ce premier stage appelé Normoxique se déroule dans les 40 à 60 m. Le Trimix permet de plonger plus en sécurité, d’être moins narcosé, et l’on utilise un mélange suroxygéné pour la décompression. On fait aussi le point sur la planification d’une plongée et sur les dernières connaissances en matière de décompression ». Deux groupes de quatre plongeurs confirmés finistériens ont eu la chance depuis jeudi de bénéficier de cette formation qui s’est déroulée en rade de Brest pour la partie pratique.

9 heures de remontée
Une rade de Brest qui, faute de profondeur suffisante, ne pourrait pas accueillir un nouveau record de Pascal Bernabé. Ce dernier ne cache pas les risques de l’aventure. « En août, un américain, Guy Garman, est mort lors d’une tentative à 365 m, il n’est pas remonté. Je ne sais pas encore où je tenterais cette plongée, en France – en 2005 c’était en Corse – aux Bahamas ou à Santorin. Je recherche des sponsors parce que je ne veux plus le refaire avec de petits moyens. L’ancien directeur de la Comex m’a calculé de nouvelles tables de décompression, j’avais mis un peu moins de 9 heures à remonter à la surface en 2005, là ce sera un peu plus long ».

Le Télégramme – 24 septembre 2015 – Catherine Le Guen